Culture Ahlem Gharbi, directrice générale de L’Institut Français d’Algérie

“Soutenir les jeunes créateurs et se retrouver autour de notre héritage commun”

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Hana MENASRIA Publié 08 Décembre 2021 à 19:03

© D. R.
© D. R.

Les langues sont une richesse et permettent d’avoir une ouverture sur le monde et  des  opportunités  professionnelles”, explique la directrice de l’IFA.

Installée à la tête de l’Institut français d’Algérie depuis septembre dernier, Ahlem Gherbi déroule les objectifs de cette institution culturelle centrés essentiellement sur la jeunesse et le partage d’un héritage culturel commun.

Elle ambitionne d’ “ancrer” la programmation autour de trois priorités, à savoir “soutenir les jeunes créateurs, partager l’amour du français et la richesse des cultures d’expression francophone, et enfin se retrouver autour de notre héritage commun méditerranéen”.

À cette occasion, Liberté a rencontré la responsable de l’IFA et conseillère culturelle de l’ambassade de France en Algérie, qui est revenue, entre autres, sur son parcours professionnel ainsi que sur ses liens avec le pays.

D’emblée, Ahlem Gharbi a indiqué avec beaucoup d’enthousiasme : “Je suis heureuse d’être en Algérie, pays que j’ai choisi. C’est un poste très prestigieux pour un diplomate français en raison de l’importance de nos relations bilatérales.”

Elle se dit également enthousiaste de découvrir “un grand pays, riche de son histoire et de sa culture millénaires. Enthousiaste de découvrir une jeunesse entrepreneuse, dynamique et créative”.

Outre ces raisons, Ahlem Gharbi n’est nullement “dépaysée” en Algérie ! De parents tunisiens immigrés en Alsace (France) dans les années 70, son arrière-grand-père était un Algérien installé en Tunisie au début du XXe siècle.

“Le nom de jeune fille de ma grand-mère est Aït Mihoub ; un cousin d’Algérie venait souvent lui rendre visite à Bizerte (ville d’origine de ses parents, ndlr).

J’ai toujours entendu parler de ces origines algériennes, et ma grand-mère nous racontait souvent l’histoire de son père”, raconte-t-elle avec nostalgie. Et à la diplomate de poursuivre : “Le lien avec l’Algérie a toujours été présent. En étant ici, j’ai remarqué que les liens sont très forts entre l’Algérie et la Tunisie. D’ailleurs, j’ai remarqué lors de mon déplacement à Annaba que l’accent, l’intonation et le côté chantant des Annabis et même le vocabulaire sont très proches du tunisien que de l’algérois”.

À noter qu’avant d’entamer une carrière dans le secteur culturel, Ahlem Gharbi a travaillé pour le Quai d’Orsay, à l’Élysée en tant que conseillère Afrique du Nord/Moyen-Orient d’Emmanuel Macron et à l’Agence française de développement comme directrice des partenariats.

Et elle s’est fixé pour objectif de mettre à profit “cette double culture au service de projets innovants et d’une coopération culturelle plus vivante encore. Mon ambition est de permettre à tous les talents des deux rives de se rencontrer, de s’inspirer, de créer en s’enrichissant mutuellement et de trouver, avec nos différences, ce qui nous lie, nous réunit, ce qui fait notre commun”, explique-t-elle.

À cet effet, elle escompte avec ses différentes équipes des instituts français de “répondre à la demande du public”, tout en travaillant sur divers axes, notamment de soutenir la jeunesse créative algérienne exerçant dans tous les milieux artistiques ; d’ouvrir d’avantage les IF aux jeunes, et ce, à travers une programmation plus dynamique comme “l’élaboration d’un programme de culture urbaine pour attirer un autre public”.

Le deuxième volet concerne quant à lui la francophonie. “Nous ne voulons pas imposer la langue française, mais mettre en avant les langues et le multilinguisme. Car les langues sont une richesse et permettent d’avoir une ouverture sur le monde et des opportunités professionnelles”, explique la directrice de l’IFA.

Au sujet du troisième axe, il s’inscrit autour de “l’ouverture au monde méditerranéen”, dont l’idée est de “fluidifier les échanges entre les jeunes de ces espaces méditerranéens, car nous avons une culture et un patrimoine en commun”. En fait, à partir de ces priorités “découlera” une programmation qui correspond à cela dans les arts, le cinéma… 

Autre projet : la création de passerelles entre des artistes franco-algériens et d’ici, car “la double culture est une richesse”, insiste Ahlem Gharbi.

Enfin, l’une des nouveautés lancées par l’IFA, en l’occurrence les Rencontres Ibn Khaldoun, seront renforcées et deviendront ainsi “un marqueur fort dans la programmation”, à travers des rencontres et conférences en langue arabe, car “c’est important de communiquer dans cette langue et de s’adresser à un autre public, qui ne soit pas seulement francophone. Mon objectif est de toucher tout le monde !”. 
 

Hana M.

 

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