La situation sanitaire tend à la stabilité, mais l’intrusion de la nouvelle souche mutante dont on dénombre, selon l’Institut Pasteur, 8 cas fait craindre une propagation rapide de ce variant britannique.
La directrice de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles au ministère de la Santé, Samia Hammadi, a indiqué, hier, à un confrère de Radio Sétif que l’annonce des cas atteints de la nouvelle souche mutante du Covid-19 relève des prérogatives de l’Institut Pasteur d’Alger et qu’il faut éviter toute publication sur les réseaux sociaux d’information non fondées.
La responsable au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a, par ailleurs, appelé à plus de vigilance tout en rappelant que nous pourrions payer cher tout relâchement.
Le Dr Hammadi, qui a rappelé que bien que la situation soit stable, le nouveau variant fait peur, car il se propage à une grande vitesse. Le Dr Hammadi a rappelé que le respect des gestes barrières, à savoir le port de la bavette, la distanciation physique et la désinfection au gel hydroalcoolique, peut nous éviter un retour à la case départ.
Pour ce qui est de la suspension du trafic aérien, tout en appelant la communauté algérienne établie à l’étranger à faire preuve de patience, elle a réitéré que cette mesure est prise pour éviter à la patrie et aux citoyens une catastrophe sanitaire.
Sur un autre volet, la directrice de la prévention, qui a assuré que le vaccin est disponible, a même annoncé que l’Algérie réceptionnera dans les prochains jours pas moins de 700 000 doses du vaccin AstraZeneca dans le cadre du Covax, à savoir la collaboration pour un accès mondial et équitable aux vaccins contre le nouveau coronavirus.
Elle a aussi révélé que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière envisage l’acquisition prochaine d’autres vaccins ayant prouvé leur efficacité contre la nouvelle souche de coronavirus.
La première responsable de la prévention au département du Dr Abderrahmane Benbouzid a rappelé avec insistance que le vaccin ne suffit pas et qu’il faut mettre le focus sur les mesures barrières en laissant entendre que le virus continue à circuler sournoisement.
Elle a, par ailleurs, révélé qu’au début de la campagne de vaccination entamée à la fin janvier, les services sanitaires ont constaté une certaine réticence de la part des citoyens concernés par la vaccination, qui s’est vite dissipée après avoir constaté qu’il n’y avait aucune complication chez les personnes vaccinées.
La responsable a indiqué que pour faire face à la pandémie, le président de la République Abdelmadjid Tebboune insiste particulièrement sur la nécessité d’activer le lancement de la production du vaccin russe (Sputnik V) dans notre pays, afin de satisfaire d’abord la demande nationale et de l’exporter ensuite.
Priorité de vaccination aux cancéreux
De son côté, le Pr Messaoud Zitouni, coordinateur du Plan national de lutte contre le cancer, a indiqué que la pandémie a beaucoup influé sur la prise en charge des malades cancéreux. Il a révélé que le nombre de cas de personnes atteintes de Covid-19 ainsi que celui des personnes décédées ont augmenté en 2020, d’où la nécessité de faire vacciner les personnes atteintes de cancer car leur immunité est très faible.
Il a révélé que durant l’année écoulée, il a été enregistré pas moins de 60 000 nouveaux cas et 32 000 décès du cancer, d’où la nécessité de réactiver le fonds de lutte contre le cancer qui était doté de 7 milliards de dinars chaque année pour l’acquisition d’équipements et l’octroi d’aides aux patients.
Le Pr Zitouni a, par ailleurs, plaidé pour une rationalisation de son utilisation qui doit être efficace. Il a, en outre, indiqué que le ministère des Finances a bien accueilli la doléance des experts et spécialistes.
Le spécialiste, qui a appelé à revoir la gestion des centres de lutte contre le cancer, a précisé que ces derniers ne manquent pas de moyens matériels, cependant, ils souffrent du manque de compétences dans la gestion globale desdits centres qu’il faut revoir impérativement. Il a souligné que la prise en charge d’un cancéreux coûte en moyenne 30 000 dollars par mois.
FAOUZI SENOUSSAOUI