La guerre entre le président démissionnaire de la FAF, Amara Charaf Eddine et les membres du bureau fédéral qui refusent de le suivre dans sa démarche continue. Amara qui est revenu sur sa décision de démissionner arguant le fait qu’il doit le faire devant l’assemblée générale qui l’a élu le 15 avril 2021, a eu une altercation verbale, jeudi au siège de la FAF, avec Mouldi Aïssaoui, membre du BF et ex-ministre de la Jeunesse et des Sports.
À l’origine de cette dispute la décision prise par Amara de mettre fin aux fonctions de Réda Abdouche à la tête de la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) des clubs professionnels. Aïssaoui estime à juste titre du reste qu’un président démissionnaire n’a pas le droit de mettre fin aux fonctions d’un membre de la FAF.
C’est surtout contraire aux règles de gestion qui interdisent à un gestionnaire démissionnaire de prendre des décisions importantes en fin de mandat. Un échange d’amabilités a eu lieu entre les deux hommes devant tout le monde. L’un accusant l’autre d’être finalement un mauvais gestionnaire.
Quelques jours auparavant Mouldi Aïssaoui avait d’ailleurs descendu en flammes Amara dans la presse le traitant d’incapable, ce à quoi le président sortant de la FAF avait rétorqué que Mouldi Aïssaoui, ministre de la Jeunesse et des Sports à l’époque, ne devrait surtout pas oublier qu’il n’avait pas hésité à dissoudre en juin 1996 le bureau fédéral après l’humiliante élimination contre le Kenya au stade du 5-Juillet.
Les membres du bureau fédéral qui ont maintenu la réunion du bureau fédéral du 11 avril pour arrêter la feuille de route des prochaines élections, refusent toujours le retour d’Amara alors que ce dernier a purement et simplement annulé cette réunion.
La décision, contre toute attente, de Charaf-Eddine Amara de poursuivre ses fonctions jusqu’à l’organisation d’une assemblée générale ordinaire pour la présentation des bilans, moral et financier, et déposer sa démission, porte un sérieux coup à la crédibilité de la FAF et constitue une transgression flagrante de ses statuts.
Les statuts de la FAF sont clairs ; l’article 39 de ces mêmes statuts indique clairement qu’en cas de “vacance du poste de président, ses obligations officielles sont exercées par le vice-président disponible et, à défaut, par le membre du bureau fédéral le plus âgé jusqu’à la prochaine assemblée générale ordinaire qui entérine”.
Amara a démissionné séance tenante devant les membres du bureau fédéral (réuni en urgence en session extraordinaire) qui a acté sa décision dans un communiqué publié sur le site officiel de la FAF et annoncé sa démission publiquement devant la presse.
“Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), M. Charaf-Eddine Amara, a officiellement remis sa démission devant le bureau fédéral convoqué pour une réunion extraordinaire aujourd’hui 31 mars 2022 au siège de la Fédération à Dély-Ibrahim. Les membres du bureau fédéral ont pris acte de la décision du président de la FAF.
Conformément aux statuts de la FAF et au décret exécutif 14-330, les membres du BF ont désigné M. Mohamed Maouche, vice-président de la FAF, pour assurer l’intérim jusqu’à la tenue de l’AGE — assemblée générale élective — qui ne saurait dépasser statutairement les soixante jours. Par ailleurs, une nouvelle réunion du BF sera programmée pour le lundi 11 avril 2022 avec à l’ordre du jour la préparation et l’organisation de l’AGE”, avait annoncé un communiqué publié par la FAF.
Cette guerre ouverte à la FAF se déroule devant la passivité du MJS qui hésite encore à appeler au respect de la réglementation pour des raisons peu évidentes au moment où l’urgence est d’élire un nouveau président de la FAF et d’amender ses statuts pour les mettre en conformité avec ceux de la Fifa.
S. L.