Le bras de fer entre le président démissionnaire Charaf-Eddine Amara et les membres du bureau fédéral de la FAF continue. Ces derniers refusent son retour et maintiennent la réunion du 11 avril.
Après la décision d’Amara de renoncer à sa démission actée jeudi dernier, lors d’une réunion extraordinaire du BF, et d’annuler ses décisions (BF), à savoir l’installation d’un président intérimaire, en l’occurrence Mohamed Maouche, et la convocation d’une autre réunion du BF pour le 11 avril, les membres du bureau fédéral refusent son retour. “Je pense qu’il faut respecter les statuts de la FAF.
Charaf-Eddine Amara a démissionné de son propre gré jeudi dernier séance tenante du bureau fédéral réuni en urgence en session extraordinaire. C’est lui qui a d’ailleurs envoyé personnellement les convocations par mail. Nous avons certes acté sa décision, mais nous ne lui avons pas forcé la main. Il voulait vraiment quitter son poste.
Il ne peut, du coup, raisonnablement pas faire marche arrière. Suite à quoi, nous avons publié un communiqué sur le site officiel de la FAF faisant état de sa démission. Il l’a même annoncée publiquement devant la presse”, confie à Liberté le membre du bureau fédéral de la FAF, Amar Bahloul.
En effet, la FAF avait indiqué, jeudi, dans un communiqué que “le président de la Fédération algérienne de football (FAF), M. Charaf-Eddine Amara, a officiellement remis sa démission devant le bureau fédéral convoqué pour une réunion extraordinaire, aujourd’hui 31 mars 2022, au siège de la fédération à Dély Ibrahim.
Les membres du bureau fédéral ont pris acte de la décision du président de la FAF. Conformément aux statuts de la FAF et au décret exécutif 14-330, les membres du BF ont désigné M. Mohamed Maouche, vice-président de la FAF, pour assurer l’intérim jusqu’à la tenue de l’AGE – assemblée générale élective – qui ne saurait dépasser statutairement les soixante jours.
Par ailleurs, une nouvelle réunion du BF sera programmée pour le lundi 11 avril 2022 avec à l’ordre du jour la préparation et l’organisation de l’AGE”, lit-on dans le communiqué.
“Les statuts de la FAF sont clairs ; l’article 39 des statuts de la FAF indique clairement qu’en cas de vacance du poste de président, ses obligations officielles sont exercées par le vice-président disponible et, à défaut, par le membre du bureau fédéral le plus âgé jusqu’à la prochaine assemblée générale ordinaire qui entérine.
Dans le cas contraire, elle convoque une assemblée générale élective conformément aux présents statuts. Nous avons donc appliqué rigoureusement ces statuts. Réglementairement, Charaf-Eddine Amara n’est plus président de la FAF.
Nous avons du coup convoqué une session extraordinaire du bureau fédéral pour le 11 avril prochain afin de tracer la feuille de route pour les élections conformément toujours aux statuts de la FAF. Ce jour-là, nous allons demander à la commission électorale qui a été élue le 15 avril dernier pour un mandat de quatre ans, présidée par Abdelmadjih Yahi, pour mettre en place les deux commissions de candidature et de recours.
C’est cela le cadre statutaire que tout le monde doit respecter. Charaf-Eddine Amara dit qu’il a annulé la réunion du bureau fédéral du 11 avril, il n’a pas le droit de le faire. Pour notre part, nous maintenons la réunion du bureau fédéral du 11 avril avec l’ordre du jour énoncé dans le communiqué de la FAF et Charaf-Eddine Amara ne peut pas y assister.”
Concernant, la volonté d’Amara, à travers sa décision, de pousser les autres membres du BF à démissionner, Bahloul retorque : “Je ne comprends pas ce raisonnement. Charaf-Eddine Amara a voulu partir, grand bien lui fasse. Mais pourquoi bon Dieu veut-il embarquer tout le monde avec lui ? Ce n’est pas normal et ce n’est pas prévu par les statuts qui prévoient juste de nouvelles élections dans les 60 jours. Aucune ne prévoit la démission des autres membres du bureau fédéral, alors qu’il prévoit les cas de vacances du poste de président.
De toutes les façons, il y aura de nouvelles élections, alors, pourquoi vouloir à tout prix impliquer tout le bureau fédéral dans une démission personnelle ? À moins que la volonté soit mesquine, à savoir griller les membres du bureau fédéral pour les empêcher de postuler à l’avenir aux élections de la FAF.” Les prochains jours risquent d’être tumultueux à la FAF, notamment avec le silence du MJS et l’œil de la Fifa qui suit de près l’évolution de la situation.
SAMIR LAMARI