■ Le message de condoléances publié hier sur le site de la FAF suite au décès de Rachid Asma, président de la Ligue de football de la wilaya de Tizi Ouzou, révèle-t-il un changement dans la démarche du président démissionnaire Amara Charaf-Eddine ?
“Le président de la Fédération algérienne de football (FAF) Amara Charaf-Eddine et tous les membres du bureau fédéral viennent d’apprendre le décès de Rachid Asma, président de la Ligue de football de la wilaya de Tizi Ouzou. Le défunt Rachid Asma a eu un malaise alors qu’il était en mission en Afrique du Sud, en qualité d’accompagnateur et représentant de la FAF auprès de la JS Saoura lors de son déplacement dans le cadre de la Coupe de la CAF.
En cette triste circonstance, le président de la FAF et les membres du bureau fédéral présentent leurs plus sincères condoléances à la famille du défunt, à ses proches et à toute la famille de la Ligue de football de la wilaya de Tizi Ouzou et les assurent de leur profonde sympathie.” Vous avez bien lu le “président de la FAF”, Amara Charaf-Eddine.
Or, ce dernier avait annoncé, jeudi dernier lors une conférence de presse, sa démission de la présidence de la FAF suite à l’élimination des Verts du Mondial 2022. “Aujourd'hui, je prends acte de me retirer”, avait indiqué Charaf-Eddine avant qu’un communiqué de la FAF ne scelle son sort.
“Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Monsieur Charaf-Eddine Amara, a officiellement remis sa démission devant le bureau fédéral convoqué pour une réunion extraordinaire aujourd’hui 31 mars 2022 au siège de la fédération à Dély-Ibrahim. Les membres du bureau fédéral ont pris acte de la décision du président de la FAF. Conformément aux statuts de la FAF et au décret exécutif 14-330, les membres du BF ont désigné Mohamed Maouche, vice-président de la FAF, pour assurer l’intérim jusqu’à la tenue de l’AGE – assemblée générale élective – qui ne saurait dépasser statutairement les soixante jours”, indiquait le communiqué de la FAF. Que s’est il donc passé ? Amara s’est-il rendu compte qu’il aurait dû plutôt remettre sa démission lors de la prochaine assemblée générale ordinaire de la FAF ? A-t-il annoncé cette démission sous la pression de ceux qui la lui ont suggérée ?
Selon une source digne de foi, Amara Charaf-Eddine a informé hier les membres du bureau fédéral de sa volonté de poursuivre sa mission jusqu’à l’organisation de l’assemblée générale au cours de laquelle il présentera, officiellement, sa démission. Il aura du coup toute la latitude de présenter ses bilans, moral et financier, et repartir même éventuellement avec le quitus de l’AG.
Lors de cette même assemblée générale ordinaire, une commission électorale, conformément au code électoral de la FAF, sera élue et se chargera de l’organisation des élections dans un délai de 60 jours. “Les élections de la FAF auront lieu 60 jours après la date de la tenue de l’assemblée générale ordinaire de fin de mandat”, indique l’article 26 des statuts de la FAF.
En vérité, Amara Charaf-Eddine veut contrôler le processus de prise de décision, notamment en ce qui concerne la trésorerie au niveau de certaines commissions sensibles – comme celle de l’arbitrage dont il était le président – avant l’arrivée d’un nouveau président. Amara Charaf-Eddine cherche surtout à déjouer les plans des membres du bureau fédéral qui ont refusé de démissionner dans son sillage.
La réunion du BF programmée pour le lundi 11 avril avec à l’ordre du jour la préparation et l’organisation de l’AGE sera-t-elle donc tenue en présence de Amara Charaf-Eddine, d’autant plus que la passation de consignes avec le président intérimaire n’a pas encore eu lieu ?
S. L.