“Je suis revenu ici 20 ans plus tard. Et ma foi, rien n’a changé. Le club vit toujours dans les problèmes et ne dispose de presque rien, même pas du simple matériel pédagogique.” La sentence, lâchée après un nul plutôt méritoire à Alger face au Paradou par Abdelkader Amrani contraste, paradoxalement, assez mal avec le “confort” dont il dispose par rapport à son prédécesseur sur le banc du Mouloudia d’Oran, Moez Bououkaz. Car, pour avoir bénéficié d’un second stage d’une semaine à Mostaganem en moins d’un mois alors que celui qu’il a remplacé ne trouvait même de quoi se désaltérer à l’entraînement, au stade Ahmed-Zabana, se trouvant contraint d’offrir, de sa poche, de l’eau minérale à son groupe, l’actuel patron technique des Rouge et Blanc d’El-Hamri jouit, mine de rien, d’un intérêt certain que lui porte la direction oranaise.
Ce qui n’est pas la moindre des performances dans un club qui n’a plus été dans les standards en matière de logistique depuis plus d’un quart de siècle ! Bénéficiant désormais d’assez de temps, de pouvoir et de moyens à même de rebooster l’équipe, Amrani sait, en contrepartie, qu’il n’aura vraiment plus d’excuses au cas où les résultats sur le terrain ne suivaient pas. L’incroyable échec lors de la précédente journée de Ligue 1 face à l’Olympique de Médéa qui a triomphé à Zabana après douze défaites de rang dont la moitié à domicile, lui aura, du reste, permis de constater la légèreté de l’effectif dont il dispose et la complexité du calendrier à venir. Notamment, en l’absence de ce qui était l’atout numéro 1 du MCO lors de son premier passage en 1999, le bouillonnant public d’El-Hamri et qui tourne, désormais, le dos à son club pour protester contre une direction qu’il ne reconnaît pas.
Et pour un homme aussi expérimenté qu’Abdelkader Amrani, qui connaît très bien les rouages d’un club à problèmes comme le MCO, cette impopularité record n’est certainement pas pour l’aider dans sa mission, qu’il découvre encore plus compliquée qu’elle ne semblait a priori.
Rachid BELARBI