Fethi Nourine et Amar Benyekhlef sont suspendus provisoirement, en attente d’une décision de la commission de discipline de la FIJ, qui mènera une enquête approfondie. Un verdict sera rendu public dans les prochains jours.
Comme il fallait bien s’y attendre, le judoka algérien Fethi Nourine, qui avait déclaré forfait aux jeux Olympiques de Tokyo pour ne pas avoir à affronter un adversaire israélien, a été suspendu par la Fédération internationale de judo (FIJ) et son accréditation lui a été retirée, a annoncé hier l’IJF.
La même sanction a touché son entraîneur Amar Benyekhlef. Ils ont été du reste priés de quitter dans les plus brefs délais le village olympique par le CIO. Leur retour à Alger est prevu au plus tard demain lundi. Fethi Nourine et Amar Benyekhlef sont suspendus provisoirement, en attente d’une décision de la commission de discipline de la FIJ, qui mènera une enquête approfondie. Un verdict sera rendu public dans les prochaines jours.
Fethi Nourine et son entraîneur risquent la radiation à vie. Fethi Nourine avait déjà déclaré forfait pour les mêmes raisons lors des championnats du monde 2019. “L’IJF a une politique stricte de non-discrimination, promouvant la solidarité comme principe-clé, renforcée par les valeurs du judo”, explique un communiqué de la Fédération internationale de judo. “Ma position est claire quant à l’État sioniste. Je ne peux pas combatte contre un adversaire de ce pays, ce qui correspondrait à une reconnaissance implicite de ma part. Je suis pour la cause palestinienne, et cela ne changera pas.
C’est pour moi un choix évident de renoncer au combat et personne ne peut le changer”, avait-il expliqué vendredi à partir de Tokyo, où il est déjà pourtant à pied d’œuvre. Et d’ajouter : “Je n’ai pas eu de chance pour le tirage au sort. J’aurais aimé défendre mes chances le plus loin possible dans la compétition.
J’ai travaillé très dur pour arriver à ce stade de la compétition mais, que voulez-vous, c’est plus fort que moi. J’espère revenir plus fort à l’avenir.” Même son de cloche chez son entraîneur, Amar Benyekhlef, qui “comprend” la décision de son poulain et la “soutient”.
Pour le moment le Comité olympique algérien et le ministère de la Jeunesse et des Sports n’ont pas encore réagi à la décision de la FIJ. Il faut rappeler à ce titre qu’il n’existe en fait aucune loi ou directive de l’État algérien qui interdit à un sportif algérien de croiser le fer avec un athlète israélien.
Toutes les décisions prises par des athlètes algériens (forfait) ont été faites à titre individuel de peur de la réaction de la rue. Le débat a été du reste tranché en 2012 à l’occasion des jeux Olympiques de Londres. Le président du Comité olympique algérien de l’époque, Rachid Hanifi, avait déclaré ouvertement dans le cas de duels algéro-israliens que les athlètes algériens ne déclareront pas forfait.
Il faut rappeler à ce titre qu’en 2012 l’Algérie était déjà dans l’œil du cyclone du Comité olympique international (CIO) en raison justement de cette tendance des athlètes algériens à déclarer forfait contre les athlètes israéliens pour des raisons politiques, alors que l’Algérie a bel et bien signé la charte olympique.
La charte considère en effet que “refuser de participer à un événement olympique à cause de la religion ou de la nationalité d’un autre athlète n’est pas seulement un comportement antisportif, mais une violation grave du code éthique du Comité international olympique et des principes de la charte olympique et le serment des athlètes”. La CIO avait même menacé l’Algérie de sanctions, voire d’exclusion.
Ahmed IFTICEN