Sports CAMEROUN-ALGÉRIE VENDREDI À 18H30

L’heure de vérité pour les Verts

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Rachid BELARBI Publié 23 Mars 2022 à 19:44

© D. R.
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Pour avoir marché sur l’Afrique trois longues années durant et fait trembler l’Italie championne d’Europe en titre en établissant la deuxième meilleure performance de tous les temps en matière d’invincibilité internationale, l’Algérie, reine continentale en 2019 au cœur d’un Caire millénaire, doit désormais justifier son rang et passer le barrage camerounais qui se dresse, comme ultime écueil, sur la route de la Coupe du monde au Qatar.

Le premier acte, qui se tiendra demain en fin d’après-midi dans la fournaise de Douala, sur l’herbe mal entretenue d’un Japoma d’où ressortiront forcément de bien mauvais souvenirs, devrait ainsi constituer le premier des deux pas qui restent à franchir pour consacrer cette “génération Belmadi” qui a tant fait chavirer les foules et performé au plus haut niveau au point de s’asseoir à la table de l’Argentine de Messi, tenante de la Copa America, pour ce qui s’est fait de mieux dans tout l’hémisphère sud de la planète football de l’été 2019 à l’automne 2021. 

L’insuccès qui a incompréhensiblement foiré la campagne camerounaise lors de la CAN de janvier dernier constituant plus que jamais une double-motivation supplémentaire, les Verts fouleront demain la terre de leurs malheurs hivernaux avec l’ambition d’y inaugurer leur printemps et d’y semer les graines de leur légitimité mondialiste qu’ils cueilleront, normalement, dès mardi prochain à Tchaker, théâtre des rêves qui se réalisent. 

Des raisons d’y croire ? Encore plus depuis que Djamel Belmadi a montré les crocs pour évacuer le traumatisme post-élimination dès le 1er tour de la CAN-2022, laissant apparaître une envie d’en découdre qui cache mal des désirs de révolte et de retour en mode “destruction massive” après un bref intermède “repos du guerrier”. 

Car l’architecte du renouveau du football en Vert a, forcément, tiré les enseignements de l’échec de la récente Coupe d’Afrique. Parce qu’il a déjà démontré qu’il restait un extraordinaire compétiteur et un exceptionnel meneur d’hommes comme l’EN en a rarement connu. 

Et par dessus tout, étant donné que Coach Djamel a déjà hissé cette sélection à un niveau insoupçonné d’excellence, être à la Coupe du monde Qatar-2022 paraît dès lors être un droit légitime que le Cameroun de Rigobert Song ne pourrait lui contester. 

La dictature du moment en football ne s’étant que très modérément effacée devant la légitimité historique, il convient donc aux Verts d’œuvrer, au Cameroun, pour dompter les Lions de Samuel Eto’o et rappeler aux autres fauves d’Afrique et d’ailleurs que Riyad Mahrez joue la meilleure partition footballistique de sa vie de Citizen, que la détente verticale d’Islam Slimani n’a jamais autant côtoyé le ciel lisboète, qu’Ismaïl Bennacer brille de mille feux avec le diable milanais et que Raïs M’Bolhi entend bien boucler la boucle avec un troisième mondial, en Asie, après s’être affirmé en Afrique du Sud en 2010, puis voltigé au Brésil en 2014 ! 

À cette ambition décuplée des Fennecs de renouer avec la plus prestigieuse compétition internationale dès novembre, après l’intermède malheureux de 2018 et une absence encore inexpliquée au pays des Tsars, s’ajoutent, en guise d’assurance, la fougue d’un Belaïli qui constituera encore le facteur X du onze de Belmadi, la science tactique d’un Feghouli qui en a toujours sous la semelle et la solidité retrouvée d’une charnière centrale Benlamri-Mandi sur laquelle tous les espoirs d’imperméabilité défensive reposent. 

Autant de leviers que le sélectionneur national devrait actionner simultanément pour exorciser le sol maudit de Japoma et prouver que la symphonie, inachevée au premier tour d’une CAN déjà oubliée, a juste connu certains ajustements pour que l’indémodable et tellement jouissif “One, two, three (re)vivra l’Algérie” tonne de plus belle sous le ciel camerounais, dès demain soir, en attendant de pouvoir encore le réajuster d’ici mardi et pouvoir, enfin, s’époumoner de l’habituel hymne de Tchaker, “l’Algérie qualifiée !”. 

Ce ne sera, dès lors, qu’un juste retour des choses, un logique cheminement et un accessit mille fois mérité pour une sélection qui a marché sur l’Afrique trois années durant, fait trembler l’Italie et établi un nouvel ordre mondial.
 

Rachid BELARBI

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