Sports L’une des plus grandes désillusions de l’histoire du football africain

La “génération Mahrez”, le gâchis du siècle

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Rachid BELARBI Publié 31 Mars 2022 à 08:54

La terrible désillusion est à la mesure du fol espoir placé en cette génération de surdoués. Une génération dorée dont on attendait le meilleur, mais qui a fini par connaître le pire. Une génération capable d’aller chercher une Coupe d’Afrique des nations à 24 équipes dans la fournaise du Caire puis de se faire éliminer, à domicile, de la course au Mondial par une sélection camerounaise qu’on n’attendait pas forcément à ce niveau. L’immense gâchis que constitue cette élimination de la course à Qatar-2022 hantera, pour toujours, les nuits de la bande à Djamel Belmadi, coupable de s’être fait hara-kiri et de n’avoir pas su tenir son rang. 

Auteur d’une prestation indigeste, à l’aller à Douala comme au retour à Blida, le capitaine Riyad Mahrez illustre, d’ailleurs, ce paradoxe à la perfection. Alors que toute la planète football lui avait donné rendez-vous au Qatar, en novembre, il s’est incompréhensiblement caché au moment où tout un peuple épris de sa sélection attendait de lui qu’il la transcende et la porte, traversant ces barrages face au Cameroun comme le fantôme du brillant ailier-artificier de Manchester City. 

Sauf s’il lui venait l’envie de rallonger sa carrière au-delà des 35 ans et que les Verts parviennent à se qualifier à l’édition de 2026 qu’organiseront simultanément le Canada, les États-Unis et le Mexique, Riyad Mahrez ne disputera jamais une seconde Coupe du monde. Déjà qu’il avait vécu celle de 2014 au Brésil dans l’ombre de Djabou, après avoir complètement raté son entame du tournoi face à la Belgique, se contentant de 70 minutes seulement après avoir été sélectionné par Vahid Halilhodzic fin mai, voilà que le capitaine de l’EN se voit privé du plus gand événement sportif planétaire de 2022. Une tache indélébile qui sonnera comme un bémol dans son C. V. pourtant fort éloquent. 

Outre Mahrez, les autres symboles de cette génération championne d’Afrique 2019 que sont Raïs M’Bolhi, Aïssa Mandi, Adlène Guedioura, Sofiane Feghouli et Islam Slimani n’auront pas non plus la chance et le bonheur de disputer une autre Coupe du monde dans leur carrière. Atteints par la limite d’âge, la fin de leur parcours en Vert a probablement sonné avec ce monstrueux ratage face au Cameroun. Pour les Atal, Bensebaïni, Benlamri, Bennacer, Zerrouki, Belaïli, Bounedjah, Ghezzal et Benrahma, le rêve de participer à un premier Mondial s’est brisé en mille morceaux et il leur sera forcément très difficile d’obtenir une autre chance, aussi belle que celle gâchée mardi soir, de disputer ce qui se fait de mieux en matière de compétition internationale. 

Au moment où le Maroc, la Tunisie, le Ghana et le Cameroun représenteront l’Afrique au Qatar sans pour autant détenir les mêmes joyaux que ceux qui ornent la dream-team de Belmadi, l’Algérie du football constate, avec amertume et désolation, que l’une de ses plus belles sélections de sa longue et riche histoire suivra cette Coupe du monde 2022 sur le petit écran. Surdouée du football mais éliminée par une sélection camerounaise sous-douée mais tellement soudée, cette “génération Mahrez” portera, pour au moins quatre longues années, ce fardeau et les stigmates de cette nuit de funeste mémoire. 

 


Rachid BELARBI

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