Soixante-douze heures après la soirée cauchemardesque vécue par l’équipe nationale à Blida, qui a débouché sur une élimination des Verts de la Coupe du monde, suite à sa défaite par 2 à 1 face aux Lions indomptables, le capitaine des Fennecs, Riyad Mahrez, a enfin réagi à cette désillusion.
Fortement critiqué pour son rendement très faible lors de la dernière CAN et surtout lors de la double confrontation contre le Cameroun, Mahrez a posté, sur les réseaux sociaux, une lettre adressée au peuple algérien après l’échec de l’EN à se qualifier au Mondial 2022 qui aura lieu à la fin de l’année au Qatar, et surtout pour se défendre.
Il en a profité pour répondre aux rumeurs faisant état de sa volonté de mettre fin sa carrière internationale avec les Verts. “Il m’a fallu du temps pour l’écrire, car j’avais besoin du recul pour digérer notre élimination. Nous avions déjà tous vécu des moments très difficiles lors de la dernière CAN, et cette défaite dans la derrière minute d’un match si important pour l’Algérie m'a fait très mal. J’ai le cœur déchiré et je ne sais vraiment pas comment je pourrais me remettre de cet échec avec la sélection du pays que j’aime tant. Quand je réfléchis à ce qui s’est passé, mon premier sentiment, c’est une profonde tristesse. La tristesse par rapport à vous, je sais à quel point vous nous donnez, tous les jours, de votre temps, pour nous envoyer des messages, pour vous déplacer et nous encourager au stade. Je sais aussi à quel point votre attachement à notre équipe est total. Votre immense soutien n’aura pas été récompensé et, sincèrement, je suis dévasté”, a écrit Mahrez.
Et d’ajouter : “Malheureusement, c’est comme ça... Et pour nous il faut déjà repartir en club, continuer notre vie, et petit à petit essayer de relativiser. C’est Dieu qui a décidé, on dit Hamdoullah et on avance. J’aurai aimé faire plus et vous donner ce que vous espériez de nous. Je sais ce que cette qualification à un Mondial aurait pu représenter pour nous, pour vous. En tant que capitaine, il est aussi de mon devoir de prendre mes responsabilités, quand cela va mal, et c’est pourquoi je souhaitais assumer et m’adresser à vous, aujourd’hui.”
L’ailier droit de Manchester City, Riyad Mahrez, a reconnu que certains messages des supporters algériens sur les réseaux sociaux à son encontre lui ont fait mal. “J’ai toujours été très franc dans ma carrière comme dans ma vie. Je me dois donc de vous le dire aussi. J’ai été touché à la lecture des messages de certains, qui mettent en cause l’amour que j’ai pour ce maillot et l’amour à le défendre. Vous comparez mon club et mon pays alors que c’est incomparable. Sachez que c’est une fierté immense pour moi de venir jouer pour mon pays. Ça fait 8 ans que je porte ce maillot et ce drapeau partout dans le monde. Et si je ne sais pas de quoi l’avenir sera, je sais que l’Algérie est et sera toujours dans mon cœur à jamais”, a expliqué Mahrez.
À propos du sélectionneur national Djamel Belmadi, qui n’a pas encore pris sa décision quant à son avenir à la tête des Verts, Riyad Mahrez a indiqué : “Je veux dire un grand merci à Djamel et son staff, sans qui nous n’aurions pas pu faire de si grandes choses pendant quatre ans. Il ne faut pas oublier dans quel état la sélection était quand le coach est arrivé. Il a su redonner une identité à cette équipe et les valeurs qu’on partage tous en tant qu’algériens. Soyons reconnaissants, je suis très triste pour lui, parce que c’est quelqu’un d’authentique, qui aime son pays plus que tout et qui nous a beaucoup fait gagner.”
Le capitaine des Verts a donné un aperçu, à travers ce passage, que ses coéquipiers en équipe nationale et lui veulent continuer leur aventure avec Belmadi comme sélectionneur national.
Enfin, Mahrez s’est projeté dans l’avenir avec l’équipe nationale : “Pour le moment, il faut encore prendre le temps d’accepter ce qu’il s’est passé, mais sachez que vous pouvez compter sur nous pour trouver des solutions et revenir plus forts ensemble, comme nous l’avons toujours fait. Notre objectif sera toujours de placer l’Algérie là où elle doit être, tout là-haut.”
S. M.