L’Actualité LIBÉRATION DE DIZAINES DE DÉTENUS D’OPINION

La longue attente

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Farid BELGACEM Publié 02 Avril 2022 à 12:00

© D. R.
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Quand bien même elle serait surprenante, la libération de nombreux détenus d’opinion a soulagé de nombreuses familles et suscité l’optimisme chez d’autres dont des proches sont encore en détention. Cette mesure, dont beaucoup espèrent son élargissement à d’autres détenus, est de nature à créer un climat d’apaisement dont le pays a grandement besoin dans ces moments difficiles.

Entamée le 30 mars dernier, la vague de libérations des détenus d’opinion se poursuit à travers plusieurs pénitenciers du pays. C’est ce qu’a indiqué, jeudi, le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook révélant qu’une cinquantaine de détenus d’opinion ont quitté la prison et ont été remis en liberté provisoire par les tribunaux et les cours de justice.

Cette bonne nouvelle a suscité beaucoup d’espoir chez les familles des mis en cause, très nombreuses à se rendre aux établissements pénitentiaires, notamment à Koléa et à El-Harrach, pour faire le pied de grue, dès le lever du jour, dans l’attente d’une éventuelle libération de leurs proches incarcérés.

Certaines familles ont dû rester devant les prisons jusqu’à une heure tardive de la nuit dans l’espoir de voir, enfin, la situation se dénouer, d’autant qu’il s’agit a priori d’un fort geste d’apaisement dont tout le monde espère qu’il sera suivi par d’autres libérations.

La nouvelle liste publiée jeudi par le CNLD a également suscité de l’optimisme et de l’assurance chez ces familles qui se sont massées, hier, devant les établissements pénitentiaires. Patience et espoir semblaient nourrir ces dizaines de familles qui ont exprimé leur contentement lors de la première vague de libérations des détenus à travers le pays.

L’espoir est permis pour ces familles qui souhaitent, selon plusieurs témoignages, que les procès soient fixés dans les délais impartis après la requalification par la justice des chefs d’inculpation pour lesquels ces détenus ont été placés en détention provisoire depuis plusieurs mois.

Si dans la journée d’hier, rien n’a filtré du côté des établissements pénitentiaires, il n’en demeure pas moins que le CNLD a publié, jeudi, une liste exhaustive des détenus libérés, précisant que 15 prisonniers d’opinion ont été libérés à Alger, 2 à Ouargla, 3 à Jijel, 3 autres à Tizi Ouzou, 8 à Tlemcen, 4 à Blida, un seul détenu respectivement à Boumerdès et à Aïn Témouchent, 2 à Bordj Bou-Arréridj, 2 à Batna, 4 à Sétif, 3 à Constantine et 5 à Chlef.

En outre, le détenu Ali Derrar a quitté la prison de Jijel après avoir purgé sa peine de six mois de prison ferme, alors que Ghomari Mohamed Ishaq et Bouziza Boumediene ont quitté la prison de Tlemcen après avoir purgé leurs peines de deux mois de prison ferme. Jeudi, Makhlouf Ali, originaire de Nâama, et Mustapha Ghazal ont été remis en liberté provisoire et ont quitté la prison de Koléa (Tipasa).

À Jijel, le détenu Ikhlef Yahia, originaire du village Sahel, dans la commune de Melbou (Béjaïa), a également quitté la prison et a été remis en liberté provisoire. Du reste, il faut s’attendre à ce que plusieurs autres détenus soient libérés dans les prochaines heures, comme l’espèrent également les collectifs de défense des mis en cause.

En revanche, le CNLD a annoncé l’audition, demain, du président du bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh) de Tiaret, Ahmed Manseri, par le juge d’instruction près le tribunal Sidi M’hamed d’Alger.

Convoqué par la 5e chambre d’accusation de ce tribunal, Ahmed Manseri a été placé sous contrôle judiciaire après sa présentation le 15 septembre 2021. À noter que le CNLD fait également état de la prolongation de la garde à vue de certains activistes récemment arrêtés.

FARID BELGACEM

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