Économie Développement des énergies renouvelables

Les sources de financement en question

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Youcef SALAMI Publié 20 Juin 2021 à 09:12

© D.R
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La question du financement du projet des 1000 mégawatts, annoncé par le département de la Transition énergétique et dont l’appel d’offres sera lancé prochainement, “n’est pas encore réglée”. Mais, l’hypothèse la plus probable serait que “l’investisseur apporterait les capitaux” nécessaires à la construction de centrales utilisant des énergies renouvelables et que l’État lui “rachèterait l’électricité produite à prix fixés sur une durée assez longue”. L’hypothèse fait l’objet de “discussions entre le ministère de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables et celui des Finances”. C’est ce qu’a indiqué cette semaine, le ministre de la Transition énergétique, Chems-Eddine Chitour. 

Le financement, l’aspect le plus important, demeurera ainsi problématique, parce qu’il reste encore beaucoup de questions sans réponses. S’achemine-t-on vers la réalisation de projet clé en main où tout est pris en charge par l’investisseur, le financement compris ? On ne sait pas encore si des dépenses seront effectuées par l’État dans la mise en place de ces centrales, ni à hauteur de quel montant. On ne sait pas non plus encore clairement, si l’électricité rachetée par l’État sera fournie à un prix subventionné au consommateur final. Le ministre de la Transition énergétique va-t-il adopter une approche analogue à celle convenue en matière de dessalement d’eau de mer où Sonatrach a pris sur elle la tâche de concevoir et de mettre en œuvre les projets de dessalement d’eau de mer ? La compagnie nationale achète l’eau dessalée à plus de 100 DA en moyenne le mètre cube, et elle la revend à 25 DA en moyenne à l’ADE. Le différentiel est supporté par l’État sous forme de subventions qu’il lui (Sonatrach) verse. 

Pour certains experts, les interventions possibles de la part de l’État pourraient inclure des mécanismes de financement pour les investissements en énergies renouvelables et même des subventions, lorsque leur utilité pour le moyen et le long terme serait incontestable. Mais pour d’autres, les subventions ne sont pas une bonne idée. Mohamed Terkmani, ingénieur, ancien directeur à Sonatrach et expert en énergie, est de ceux-là. Dans un entretien accordé à Liberté, il y a quelques mois,  il a pointé, les “incohérences” qui persistent dans le système des subventions à l’énergie, expliquant qu’au lieu de financer “l’investissement improductif” que sont les subventions sociales, il aurait été “préférable d’investir dans des activités créatrices de richesses”. Cependant, une troisième voie paraît plus réaliste. Elle suppose que le financement du démarrage des énergies renouvelables constituerait une “contribution raisonnable” de la part de l’État, mais qu’il conviendrait d’éviter la mise en place de régimes permanents de subventions. Voilà un modèle dont de nombreux pays dont l’Allemagne se sont inspirés. 

Ainsi, pour encourager le développement des énergies renouvelables, dont les coûts de production électrique étaient, par le passé, largement supérieurs à ceux de l’électricité conventionnelle, l’Allemagne a eu recours à des subventions économiques provisoires.  Pour Mohamed Terkmani, l’objectif recherché était de “rentabiliser au mieux des investissements coûteux et non rentables au départ en pariant qu’à la longue, les progrès technologiques, la multiplication des projets et les économies d’échelle finiraient par réduire les coûts jusqu’à les rendre compétitifs avec ceux de l’électricité conventionnelle”.  

En réalité, l’État a subventionné l’opération sans vraiment la subventionner, puisque les subventions ont, en fait, été payées par le consommateur à travers sa facture d’électricité qui a augmenté en conséquence.

 


Youcef Salami

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