L’assureur-crédit français classe l’Algérie dans la catégorie C qui concerne les pays dont les perspectives économiques et financières présentent des incertitudes.
La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) a amélioré le classement de l’Algérie concernant le risque pays. Dans son dernier Baromètre trimestriel, la Coface indique que l’évaluation du “risque pays” pour l’Algérie a été revue à la hausse.
L’assureur-crédit français classe, désormais, l’Algérie dans la catégorie C (risque d’impayés des entreprises élevé), qui concerne les pays dont les perspectives économiques et financières présentent des incertitudes. La note C signale que “le contexte politique peut être instable. L’environnement des affaires comporte d’importantes lacunes. La probabilité moyenne de défaut des entreprises est élevée”.
L’Algérie était auparavant classée dans la catégorie D, qui concerne “les pays à risque très élevé”. La Coface relève que l’économie de plusieurs exportateurs-clés de matières premières, dont l’Algérie, est soutenue par la hausse des prix.
Dans son analyse, l’assureur-crédit français constate que les prix du pétrole, du charbon et du gaz naturel s’envolent, la demande submergeant une offre contrainte. Au premier semestre 2020, indique la Coface, “la consommation de pétrole s’est effondrée, subissant le coup des confinements et des restrictions sur les voyages internationaux”.
Les prix ont suivi le mouvement, tombant à leurs plus bas niveaux depuis des décennies. La reprise de l’activité manufacturière, note l’assureur-crédit français, a soutenu un fort rebond de la consommation et, avec elle, celui des prix. “Les prix ont encore été soutenus par les importantes réductions de production (équivalentes à environ 10% de la consommation mondiale de pétrole en 2019) mises en œuvre par l’Opep+.
Le groupe remettant prudemment ces barils sur le marché depuis le début de l’année, ainsi que la croissance modérée de la production aux États-Unis, en raison d’une plus grande discipline en matière de capital dans les champs pétrolifères, ont suscité une reprise rapide des prix du pétrole brut”, fait remarquer la Coface.
En octobre, et après être tombé jusqu’à 15 dollars en avril 2020, le Brent international a dépassé les 80 dollars le baril, un sommet sur trois ans. “Le choc de l’ouragan Ida sur les installations de production pétrolière américaines et la hausse des prix du gaz ont poussé les prix à franchir ce niveau”, explique l’assureur-crédit français, qui prévoit qu’après avoir atteint une moyenne de 42,3 dollars en 2020, le Brent s’établira à environ 70 dollars en 2021.
Néanmoins, la Coface s’attend à ce que “les prix atteignent bientôt un pic, car la croissance de la consommation devrait ralentir, parallèlement à la croissance économique, et car l’Opep+ continue de dénouer ses réductions de production, stimulant ainsi l’offre mondiale”.
De plus, ajoute l’organisme français, les producteurs américains sont également susceptibles d’augmenter leur production en réponse à la hausse des prix. Du coup, la Coface estime que le baril de Brent pourrait atteindre une moyenne de 75 dollars en 2022.
L’assureur-crédit français évoque, par ailleurs, une forte demande sur le gaz naturel. “Le gaz naturel est très recherché, car les stocks sont faibles...”, souligne la Coface qui pointe, également, une hausse de l'inflation dans la plupart des régions du monde.
Meziane RABHI