Les réserves commerciales de pétrole brut aux États-Unis ont sensiblement augmenté durant la semaine achevée le 1er avril, selon les chiffres publiés, hier, par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), alors que le marché attendait une baisse marquée indique l’AFP.
Les stocks de brut américains ont progressé de 2,4 millions de barils, quand les analystes tablaient sur une baisse de 2,8 millions, pour remonter à 412,4 millions de barils. Cette hausse est relativisée par la nouvelle diminution importante des réserves stratégiques, qui ont encore reculé de 3,7 millions de barils durant la semaine écoulée.
Le gouvernement de Joe Biden puise, depuis début septembre, dans les réserves stratégiques, qui ont fondu de 56 millions de barils en six mois. Jeudi dernier, le président américain a annoncé que les États-Unis allaient utiliser plus de 180 millions de barils supplémentaires provenant des réserves stratégiques pour soulager les cours du brut lors des six prochains mois.
Après la publication des chiffres hebdomadaires de l'EIA, les cours du pétrole, qui s'inscrivaient préalablement en hausse, sont passés dans le rouge. Vers 15h GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin cédait 0,56% à 106,04 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain lâchait lui 0,53% à 101,41 dollars.
Outre la hausse surprise des stocks, l'autre élément de nature à peser sur les prix était lié à la hausse de la production, à 11,8 millions de barils par jour, au plus haut depuis fin décembre. Elle reste cependant encore loin de son niveau de fin mars 2020 (13 millions), soit au début de la pandémie de coronavirus.
Avec la progression des réserves commerciales de brut, l'autre surprise est venue de la forte baisse de 2 millions de barils des réserves d'essence, alors que les analystes ne prévoyaient qu'un repli de 400 000 barils.
Lors de la semaine achevée le 1er avril, les États-Unis ont vu leurs exportations de brut nettement relevées (+ 24%), tandis que les importations sont demeurées stables. La demande intérieure américaine est, elle aussi, restée stable (-0,2%).
Les investisseurs attendaient les données hebdomadaires de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) sur les stocks commerciaux de brut des États-Unis, premier consommateur de pétrole au monde. "Toute nouvelle positive (une hausse des stocks) ne sera certainement pas suffisante pour déclencher un mouvement négatif durable des prix du pétrole", a prévenu Ipek Ozkardeskaya.
Pour la semaine passée, les analystes s'attendaient à ce que les stocks de brut aient reculé de 2,8 millions de barils, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg. Face à la perspective d’un choc d’offre majeur, les États-Unis et les pays membres de l’AIE ont convenu vendredi dernier d'un nouveau déblocage des stocks stratégiques.
Cet accord fait suite à la décision de libérer un total de 62,7 millions de barils (dont 30 millions de barils des États-Unis) annoncée le mois dernier. Selon le rapport hebdomadaire de l'Agence d'information sur l'énergie (EIA) pour la semaine du 25 mars, les stocks américains de pétrole brut ont diminué de 3,4 millions de barils pour atteindre 410 millions de barils.
“En prenant en compte les stocks stratégiques, la baisse des stocks de pétrole brut est de 6,5 millions de barils à 978 millions de barils”, a indiqué l’IFP Énergies nouvelles dans son dernier “tableau de bord” sur les marchés pétroliers.
M. R.